Doit-on « gagner » sa vie ?
Aujourd’hui je voudrais vous parler de mes interrogations autour de l’expression
« travailler pour gagner sa vie » que l’on entend souvent.
Avant de lire la suite, prenez quelques instants pour vous connecter à cette expression, au sens des mots, à l’énergie véhiculée. Notez vos impressions sur un bout de papier ou dans un coin de votre tête.
Cette expression suscite plusieurs interrogations chez moi.
« Comment puis-je gagner quelque chose que je possède déjà ? »
N’est-ce pas une arnaque de me faire croire, qu’il faudrait que je gagne ma vie alors que je suis déjà en vie ? Et puis, pour qui dois-je travailler pour gagner ma vie ?
Vous l’aurez compris, je n’aime pas beaucoup cette expression.
Et vous ?
L’argent permet d’acquérir beaucoup de chose, mais finalement pas les choses essentielles. Les choses qui me tiennent le plus à cœur ne s’achètent pas : La vie, l’amour, la santé, le bonheur, l’amitié, la famille, le lien de cœur à cœur…
Et si l’expression « gagner sa vie » venait nourrir le malaise autour de l’argent ?
Il y a une idée reçue, comme quoi il serait de mauvais goût de parler argent.
La bienséance voudrait qu’on dise : « Chéri·e, je pars travailler pour gagner ma vie » pour se distinguer de quelqu’un qui va seulement « gagner de l’argent » ou pire encore « gagner sa croûte » qui associe à la fois l’idée du pain et du dur labeur.
Sans être spécialiste du langage, je sens la vibration de cette expression.
Si je peux gagner quelque chose, je peux aussi le perdre :
– Je peux gagner un pari, mais je peux aussi le perdre.
– Je peux gagner au jeu, mais je peux aussi perdre au jeu.
– Je pourrais peut-être gagner au loto, à condition d’y jouer 😉
Alors, chaque fois que l’on veut gagner sa vie, ce qui transparaît de manière implicite c’est qu’on a peur de la perdre. Et si c’était la peur de la mort qui était à l’origine de tout cela ?
Cela s’appelle la pensée magique.
Si je fais tout bien, si je fais ce que je pense qu’on attend de moi, je vais pouvoir gagner une journée de vie en plus, peut-être même protéger les vies de celles et de ceux que j’aime le plus au monde ? D’ailleurs, dès que vous avez un peu d’argent, votre banquier va vouloir vous vendre une « assurance vie » ou encore une « prévoyance vieillesse », ces produits qui jouent avec nos peurs, tout en nourrissant notre besoin d’être rassurée.
Je préfère me rappeler que la vie est un cadeau.
Et les cadeaux sont gratuits.
Quand je pense que nous sommes déjà si mal à l’aise pour recevoir des compliments et des cadeaux bien plus petits, je comprends bien pourquoi ce n’est pas toujours facile de recevoir le cadeau de la vie. La vie est là pour être vécue, honorée, célébrée…
Et si nous commencions à savourer ce beau cadeau qu’est la vie ? Là tout de suite !
N’hésitez pas à me faire un retour, c’est toujours un plaisir de vous lire.
Je suis à votre écoute.
Simone